Make your own reality ?
C’est fou comme il n’y a pas de certitudes dans ce monde, en tout cas pas pour l’esprit qui pratique le doute méthodique.
Alors que je philosophais à mon humble niveau, une question simple m’est venue à l’esprit : ta perception sur la marche du monde est négative, est-ce là une réalité objective ou une fabrication mentale ?
En principe, je devrais dire que cette conception négative est objective puisque ma vision se fonde sur une étude minutieuse de la littérature scientifique. Or, la méthode scientifique doit nous permettre de connaître la réalité du monde, ou à défaut l’objectiver.
Mais qu’est-ce qui nous dit que cette méthode n’est pas une méthode parmi d’autres, avec ses propres postulat et hypothèses formulées par des humains ? La réalité n’est peut-être que le reflet de nos schémas mentaux. Je n’ai pas lu la littérature philosophique à ce sujet mais l’idée me paraît subversive.
A mon avis, il faut être plus nuancé que cela. Un fait est un fait. Par exemple, si mon père se fait mettre en prison, difficile de prétendre qu’il borde ma mère chaque soir !
Par contre, ma perception de ce fait, je peux la fabriquer. Or, c’est bien cette perception qui va déterminer mon état d’esprit : Est-ce que je vis positivement ou non le fait que mon père soit mis en prison ?
Ainsi, il ne resterait plus qu’à déterminer l’état d’esprit que je souhaite afficher pour que ma perception s’aligne sur cet état d’esprit.
Or, ce qui est important dans la vie, c’est d’afficher l’état d’esprit qui m’apportera le plus de confort. En ce qui me concerne, c’est la multiplicité des expériences et des rencontres, c’est ce que j’appelle jouir de la vie.
La réalité est plus complexe. En pratique, il ne suffit pas d’adopter un état d’esprit pour parvenir à ses fins. Le mythe du libre arbitre fondateur de la pensée occidentale est bien vivant. La réalité est que chacun est pris dans une chaîne d’interdépendances, et donc de contraintes. On ne vit pas seul.
Dès lors, là question est d’évaluer la marge de manœuvre dont on dispose pour aligner ses actions sur son état d’esprit, défini de manière libre et autonome.
Bien souvent, elle sera très limitée. La vie moderne nous offre beaucoup de petits choix, mais les grands choix nous sont imposés. Par exemple, faire des études, aller à l’école, etc. La question des limites est donc essentielle pour vivre bien avec soi et avec les autres.
Il faut renoncer à cette vision typiquement moderne de l’infini qui ne fait que nourrir la frustration et retrouver le sens des limites si on souhaite être en paix avec soi.