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Dans un ouvrage très technique parut récemment (Changement de climat, changement d’économie?, albin Michel, 248, 2010) présentant des contributions d’économistes du climat les plus renommés, Martin Weitzman (Harvard) résume en un paragraphe l’incertitude liée à la modélisation économique des changements climatiques. Ce paragraphe m’a tellement interpellé que je me propose de vous le soumettre:

« Lorsqu’on l’intègre à l’analyse économique, la très grande incertitude concernant l’évolution de la température moyenne sur la planète donne lieu à une incertitude encore plus grande, encore plus indéterminée concernant les effets possibles sur le bien-être. On a affaire ici à une très longue chaîne d’inférences ténues dont chaque maillon est lourd d’incertitude: cela commence avec le scénario inconnu des émissions de gaz à effet de serre (GES), auquel s’ajoutent les immenses incertitudes concernant la façon dont les mesures politiques possibles et les leviers politiques pourront se répercuter effectivement sur les émissions de GES; auxquelles s’ajoutent les immenses incertitudes concernant la façon dont les flux de GES s’accumulent via le cycle du carbone pour former des stocks de GES; auxquelles s’ajoutent les immenses incertitudes sur la façon dont les changements affectant la température de la planète se traduisent à l’échelle régionale en terme de température et de climat, auxquelles s’ajoutent d’immenses incertitudes sur la façon dont les processus d’adaptation et d’atténuation des dommages causés par les changements climatiques se traduisent en terme d’utilité -en particulier à l’échelle régionale; auxquelles s’ajoutent les immenses incertitudes liées à la façon dont les changements en terme d’utilité à l’échelle régionale s’agrègent -et à la façon de les actualiser – avant de pouvoir convertir le tout en valeur attendue actuelle des changements affectant le bien-être de la planète. Ces immenses incertitudes en cascade se résument en une incertitude proprement extraordinaire concernant la valeur actualisée attendue, agrégée des impacts sur l’utilité, d’un changement climatique catastrophique, (…). « 

Commentaires sur: "L’incertitude climatique résumée en 1§ par un expert" (7)

  1. C’est un expert conscient de ses limites, ses doutes et ses incertitudes en tout cas, c’est bien, mais bon… Ca apporte pas grand chose!

    C’est un expert en quoi ce grand bonhomme?

  2. Cet expert exprime ses doutes sr a thèse réchauffiste. Il dit ce que disent tous les scientifiques, même les scientifiques du GIEC. Le réchauffisme est un débat scientifique en cours et qui est loin d’être clos. Le réchauffisme ne propose aucune preuve certaine de ses thèses. Les scientifiques contestant le réchauffisme ont réfuté chacun des arguments des réchauffistes. De plus, ils ont émis des thèses scientifiques qui n’ont pas été réfutées.

    Il faut laisser le temps du débat entre les spécialistes. En ce qui me concerne, je n’ai trouvé aucune preuve scientifique qui puisse me convaincre de la thèse réchauffiste. Aucune. J’ai remarqué une exploitation politique de certains lobbies de la thèse réchauffiste. Cette récupération politique est une honte pour l’intelligence.

    Le matraquage médiatique sur le réchauffisme est tel que la réchauffisme est une thèse qui semble désormais une évidence à beaucoup. C’est un mensonge politique majeur. Ce mensonge réchauffiste généralisé est un phénomène sociologique et politique. Vakav Klaus, ancien résident de l’Union Européenne, est un des rares hommes politiques qui a compris clairement ce mécanisme politique du mensonge réchauffiste.

    • Je ne suis pour ma part pas du tout convaincu par les arguments que vous avancez. Il y a corrélation entre réchauffement et augmentation de CO2 dans l’atmosphère, le consensus scientifique sur ce point est très large. Par contre, la question de l’impact et de l’amplitude de ce réchauffement reste quant à elle entourée d’une incertitude patente, comme le suggère ce passage. De là a réfuter les thèses réchauffistes…Martin Weitzman mentionne un risque d’une augmentation de 10 à +20° dans ce même essai …A mon sens, cette incertitude ne doit pas être prise comme prétexte pour ne pas agir, ma position est donc diamétralement opposée à la vôtre.

      • @dlamot
        Le CO2 augmente après l’augmentation de température. Et non pas avant. Nul ne le conteste. Cela rend moins fort cet argument du CO2. Selon le GIEC, le CO2 agirait uniquement en rétroaction positive. 16 modèles mathématiques du GIEC le simulent sans le démontrer. Aucune preuve scientifique ne le montre. Mais, une publication de Lindzen, fondée sur des expériences incontestables, démontre que la rétroaction du CO2 serait négative et non pas positive. Lindzen réfute ces thèses du GIEC avec une courte publication scientifique non contestée depuis. Cette publication infirme des arguments essentiels de la thèse scientifique réchauffiste. Cette publication a eut lieu en 2005. Elle n’a été contestée après le GIEC. Lindzen a exposé cette thèse devant le sénat US. Lindzen est une sommité scientifique en climatologie.

        Je ne souhaitais entrer dans un débat scientifique que je n’ai pas étudié. Il n’est pas raisonnable de proposer aux non scientifiques d’être arbitre dans un tel débat. J’ai fait six ans d’études supérieures en math, physique et chimie. Je n’ai pas prix le temps d’étudier tous les arguments des uns et des autres. Je constate seulement qu’il existe un débat scientifique entre scientifiques compétents dans ce domaines de la climatologie. Les arguments dont j’ai eu connaissance me laissent penser que les thèses réchauffistes sont fausses. Et les explications scientifiques des anti-réchauffistes sont intellectuellement séduisantes. Je peux me tromper.

        Je constate aussi comment les partisans de la thèse réchauffiste ont réussi une campagne de propagande mensongère qui a su convaincre les politiciens. Désormais, c’est devenu un débat politique alors qu’il devrait être un débat scientifique.

        Mais, vous semblez considérer que la seule éventualité que la thèse réchauffiste soit exacte suffit à agir dès maintenant. J’entendais Le Treut, un scientifique du GIEC s’exprimer devant l’académie des sciences. Le Treut rappelait à chaque fois qu’il n’était sur de rien. Mais, selon lui, si sa thèse est vraie, ce serait catastrophique pour des raisons économiques.

        Or les raisons économiques qu’il soutient sont mal fondées. L’homme peut s’adapter au froid et au chaud. C’est un problème de cout, lui répliquerait un économise compétent. Or nul n’a évalué le cout et le gain de renoncer à toute action des États dans ce domaine.

        Votre raisonnement semble être celui du GIEC. Et si c’était vrai…. Ce raisonnement est invalide pour l’action. Sinon, on pourrait alors l’appliquer à tout et à n’importe quoi. C’est une application du principe de précaution. Ce principe est nuisible. C’est un feu vert donné à l’État pour agir arbitrairement sans aucune preuve, sans fondement prouvé. Le but d’une constitution est de limiter les pouvoir de l’État. Ce principe de précaution donne à l’État la liberté juridique de faire encore plus de gaspillages.

  3. Il paraît que les modèles climatiques ne sont pas bouclés. En gros, le principal input (le scénario d’émission) ne varie pas selon les prévisions du modèle. Il reste une donnée indépendante, comme si la santé économique de dépendait pas d’un environnement propice. C’est probablement dû aux incertitudes évoquées dans l’article.
    Quand j’ai découvert ça, ça a été pour moi une bonne et une mauvaise nouvelle :
    – La bonne : les prévisions les pires ne sont pas probables car il y a de bonnes chances pour que nous ne soyons pas en mesure d’émettre autant de GES.
    – La mauvaise : on est absolument incapable d’envisager que notre modèle ne soit pas durable. La décroissance n’a même pas le statut d’hypothèse très improbable, elle est encore totalement inenvisageable. Quand on en est à refuser des hypothèses pour X raisons politiques ou idéologiques, je me dis qu’on est bien mal armés pour préparer l’avenir.

    Gdm, vous écrivez sur votre blog « Ni le prix de l’énergie, ni aucune « chose naturelle » particulière, n’est une cause d’une plus grande création des richesses. La liberté économique est la liberté d’échanger. C’est la raison pour laquelle la liberté économique crée sans cesse des richesses. A contrario, toute restriction de la liberté économique est de la richesse qui ne sera pas créée. Une analyse du développement économique est inexacte lorsqu’elle omet ce fait majeur. Ce n’est pas un hasard fortuit que les pays libres sont aussi les plus riches. »
    Comment dès lors envisager une taxe carbone ou un même un marché de quotas d’émission ? Votre logiciel libéral ne peut pas intégrer la lutte contre le changement climatique.
    Vous pouvez toujours entrer dans un débat scientifique (qui me dépasse complètement), mais je reste très sceptique si en science vous êtes aussi empreint d’idéologie qu’en politique : « Le but d’une constitution est de limiter les pouvoir de l’État. » Tout est dit.
    Disons que dans le doute, je m’en tiendrai à ce que disent les gens qui m’apparaissent compétents : le panel international réuni par l’ONU, l’Académie des sciences etc. Si les modèles utilisés sont bourrés d’incertitudes que personne ne cache, l’existence d’une origine anthropique du changement climatique ne fait plus aucun doute.

    • 100% d’accord avec vous!

    • @Donatien
      Vous remarquez que les modèles du GIEC ne fonctionnent pas. Néanmoins, vous avez l’attitude prudente de préférer croire ces autorités qui vous semblent fiables. Sachez que d’autres autorités également compétentes pensent que le réchauffisme est une erreur scientifique. Le mensonge politique consiste à affirmer que le débat scientifique serait clos. Il n’est pas clos. Un des deux thèses est fausse. Aujourdhui chaque prétendue preuve de la thèse réchauffiste a été scientifiquement infirmée. A mon avs, il est robable que la these réchauffiste sot fausse.

      Les prétendues conséquences économiques décrites par les réchauffistes sont contestables. Elles sont, amha, fausses.

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